Factor Investing
Mercredi 15 avril 2020
Traditionnellement, on se constitue un portefeuille en allouant des classes d’actifs, comme des actions, des obligations d’Etat, des obligations d’entreprise de bonne qualité (IG) ou encore de moins bonne qualité (HY), etc. Mais depuis une dizaine d’années, suite à la publication du rapport rédigé par Ang, Goetzmann et Schaefer (2009) (1) chargé d’évaluer les performances de la gestion active du fonds souverain norvégien, l’approche factorielle connait de plus en plus d’adeptes.
Qu’est-ce le factor-investing ?
Selon les auteurs de l’étude mentionnée ci-dessus, les facteurs de risque seraient comme des nutriments, ou briques élémentaires, expliquant les rendements des différents actifs, assemblages de ces blocs de base. Les défenseurs de l’approche factorielle considèrent qu’il serait plus judicieux de constituer un portefeuille en allouant entre les facteurs, plutôt qu’entre les classes d’actifs. En effet, les classes d’actifs sont naturellement corrélées, du fait de leur exposition sous-jacente à ces facteurs de risque communs. Par exemple, les actions et les obligations d’entreprise à haut rendement sont deux classes d’actifs exposées à des degrés différents au risque actions, et donc fortement corrélées. Cette corrélation entre classes d’actifs s’amplifie d’ailleurs pendant les crises, où le risque de marché (ou risque actions), se met à dominer tous les autres risques. Nous avons pu encore le constater dans la crise actuelle du coronavirus.
Ceci a amené un grand nombre d’investisseurs à questionner les approches traditionnelles d’allocation par classes d’actifs et à se tourner vers des méthodes cherchant à diversifier les sources de risque élémentaires, ou facteurs de risque.
Mais qu’entend-on par « facteur de risque » ? En théorie, c’est une exposition « pure » à un risque sous-jacent censé générer une prime de risque. En pratique, de multiples conceptions des facteurs coexistent : facteurs macroéconomiques, facteurs statistiques, facteurs de « style » (vous connaissez certainement les styles value, growth, momentum (2), etc.) issus de la sélection dynamique et systématique de titres individuels (actions, ou plus récemment obligations d’entreprise), en fonction de leurs caractéristiques et finalement aussi le facteur ESG, plus récent.
Plus de rendement pour un même risque…
Des études chez Amundi montrent que la mise en œuvre d’une stratégie diversifiée entre facteurs permet aux investisseurs de bénéficier d’un supplément de rentabilité avec un risque quasiment identique (volatilité et maximum drawdown sont même légèrement plus faibles).
La performance de cette stratégie de diversification naïve entre facteurs peut encore être améliorée par l’introduction d’une pondération dynamique. Différentes approches de l’allocation dynamique entre facteurs ont été explorées par Amundi : par la valorisation, par des techniques statistiques, etc.
… et une adaptation en fonction du marché
Les équipes d’Amundi ont également étudié le comportement de différents facteurs sur le marché américain des actions au cours des 20 dernières années, en fonction des situations cycliques, qui ont été segmentées entre des phases.
Ces travaux montrent qu’il convient de privilégier:
- Le facteur mid caps au détriment des facteurs qualité et faible volatilité, dans les phases de reprise,
- les facteurs momentum et qualité dans les phases d’expansion,
- Les facteurs faible volatilité et hauts dividendes dans les phases de décélération,
- Les facteurs faible volatilité et qualité, au détriment du facteur momentum, dans les phases de récession.
Il est intéressant de noter aussi que certains facteurs subissent des cycles très longs et peuvent ne plus fonctionner du tout pendant plusieurs années. D’où l’importance de faire appel à des spécialistes.
En conclusion les points clés
- Les facteurs de risque sont les briques élémentaires expliquant les rendements des actifs.
- Un certain nombre de facteurs, notamment sur les marchés d’actions, ont une capacité démontrée à ajouter de la valeur.
- La diversification entre différents facteurs est cruciale pour limiter la volatilité et la perte maximale d’un portefeuille d’actions internationales.
- La performance d’une stratégie de diversification naïve entre facteurs peut encore être améliorée par une pondération dynamique de ces facteurs, en fonction notamment de la position dans le cycle économique.
- L’approche par facteurs est une source d’enrichissement pour allouer un portefeuille et analyser son risque.
Message Tribe Investments :
Chers bankers, veuillez noter que le tribe investments a choisi le produit Amundi Europe Conservative notamment pour sa capacité à exploiter spécifiquement les facteurs Low Volatility et Quality.
(1) Référence : Ang, A., W. Goetzmann, and S. Schaefer (2009), « Evaluation of Active Management of the Norwegian GPFG, » Norway : Ministry of Finance.
(2) Momentum : l'idée qui sous-tend l'investissement momentum est que les actions qui ont enregistré une forte performance à court terme, sur une période de six mois à un an, affichent souvent aussi une bonne performance sur les courtes périodes suivantes. Inversement, il en va de même : les actions qui se sont mal comportées récemment continueront à se comporter relativement mal dans la période à venir.